Critique CONFESSIONS ON THE DANCE FLOOR
Critique du dernier Madonna - Confessions on the dancefloor
Ceux qui disaient que Madonna s’était répétée – à tord – dans American Life seront content, puisque la femme caméléon a rompu avec Mirwais et le virage éléctro-acoustique qu’elle aurait du troqué contre un son trip rock. Elle a préféré la facilité en choisissant de se tourner vers une de ses spécialités : le dance floor, qu’elle côtoie à chaque album grâce à une escorte de remixs, plusieurs morceaux dont l’emblématique Vogue, ou un disque comme You Can dance, tout en profitant de cette vague de nostalgie qui fait que pas mal de morceaux sortis depuis 2 ans s’apparente à des relectures années 80.
Bref, pour ne pas tourner autour du pot, son nouvel album Confessions on the dancefloor est un combo Dance/Pop des années 80 qui se distille dans une ambiance proche des disques de Secret Service, avec un son bien vaporeux. Maintenant, on peut douter de l’originalité de la chose et après écoute, il est évident que le disque n’a rien d’original puisque chaque chanson sample ou référe à des piliers du dance floor ainsi, la chanson Hung Up use et abuse d’un sample de gimme gimme tandis que Sorry prends corps dans Can you Feel it. Future lovers quant à lui investi le célèbre I feel love du compositeur Moroder avec ce son de synthé si caractéristique et repris des centaines de fois (So hard, de Pet shop boys, par exemple)…
Et quand ce n’est pas la musique qui a un air de déjà vu, c’est des clins d’œil un peu partout : par exemple, elle dit « nobody’s perfect, i guess i deserve it »… dans how high, qu’elle chante à la kylie minogue de I’can get you out of my head, sur une musique tout aussi martelé, très 80’s. Elle rend également hommage à d’autres artistes en citant ici ou là des titres de chansons, elle passe du Kylie en chantant les quelques paroles « better the devil that you know » dans Like it or not au Beatles en répétant Let it be plusieurs fois dans la chanson let i twill be.
Les références, copiages, samples, sont beaucoup trop nombreux pour être énumérés et prouvent combien ce disque manque d’originalité.
La marque Madonna a disparu, et l’on peine parfois à reconnaître sa voix, que ce soit dans How High, mais surtout dans Push, un morceau dont le chant est vulgairement racé Rnb. Car Madonna investi ici toutes les facettes du dancefloor, et les seules qualités de ce disque sont d’une part sa compacité, qui faisait défaut au deux précédents. Ici, tout se fait donc dans une parfaite continuité, comme Ray Of light, et, d’autre part qualité majeure, ce mélange perpétuel, mixé non stop, pendant 12 chansons, à la manière des DJ, qui s’avère finalement une idée sympa, idée qu’elle avait, hélas, exploitée dans son album de remix You can Dance. Deux morceaux sortent néanmoins du lot : Isaac, qui invite la Mecque sur les Dancefloor, et LIke it or not, un rythme de chant assez cabaret –motown sur une musique hypnotique, mais malheureusement anecdotique.
Un disque très – trop même - commercial, que l’on entendra énormément, et qui ne devrait pas passer à postérité, mais Madonna devrait remplir avec celui-ci ses objectifs à savoir vendre, et faire bouger les trois publics ciblés : les gays, les clubbers, et ceux qui consomment la « musique » comme s’il s’agissait d’un yaourt, et ne sont pas exigeants sur les qualités musicales d’un disque. Madonna perdra sûrement une bonne partie des fans qu’elle a acquis avec son virage électro, amorcé avec Ray of light, mais devrait en gagner le double : c’est l’essentiel pour une telle femme d’affaire.
Bref, Confessions on the dancefloor s’impose comme LA sucrerie de la fin de l’année, mais attention : le sucre, c’est vite écoeurant…