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MADONNA
12 mars 2005

Madonna Re Invention tour : compte rendu

Compte rendu écrit le 3 septembre 2004


RE INVENTION TOUR : MADONNA

Après prés d'une heure d'attente, les lumières s'éteignent, les éclairages crépitent aux quatre coins de la salle. Dans un déluge de cris et d'applaudissements, Madonna, masqué, apparaît sur l'écran géant, au devant de la scène. The Beast within ouvre le bal avec une vidéo plutôt hermétique, pour ne pas dire mystique, révélant les talents du photographe Klein. Le remix de justify my love, dont les paroles sont tirés de l'apocalypse selon st Jean (alias les révélations) prend ici toute son ampleur, sans commune mesure avec son ancêtre du Girlie Show. L'hystérie est telle, le premier comme le second soir, qu on n'entend à peine la voix de Madonna. La vidéo condense le travail effectué par le photographe dans une sorte de triptyque exceptionnel, dans lequel le loup symbolise la bête du dedans, le feu une sorte de bucher dans lequel brulent les hérétiques. Madonna annonce alors la couleur : i'm coming soon. Elle arrive alors sur scène par le sol et laisse découvrir sa nouvelle version de Vogue, rechantée pour l'occasion mais toujours en playback. Après quelques figures acrobatiques, le promontoire sur lequel elle se tient redescend et elle se lance dans une chorégraphie endiablée et riche dont la complexité surpasse et la version du Blond Ambition Tour, et celle du Girlie Show. La richesse des mouvements, des costumes qui conjuguent le classique et le contemporain à la perfection, ainsi que la variété des projections en arrière plans crée une richesse visuelle telle qu'il est impossible de tout voir d'un seul coup d'œil. Le public exulte. Arrive alors Noboby knows me dans une mise en scène plus proche de la Madonna du Who's that girl tour : Madonna court, effectue plusieurs mouvements et utilise le tapis roulant. Misant sur sa simple présence et son charisme, elle se lance alors dans une grandiose intépretation de Frozen. Si la scène est dépouillée, la force de l'interprétation (une voix sublime et puissante) et la beauté hallucinante de la projection, derrière elle, effacent ce défaut de vide que certains pourraient ressentir.
Le second tableau s'ouvre alors sur des bruits d'helicoptère et de bombardements : les danseurs arrivent sur scène en passant sous l'écran, font quelques pompes et se lancent dans une chorégraphie endiablée. La scène s'enfonce alors dans le sol, découvrant un nouveau décor. Le catwalk descend lentement. La richesse visuelle tue : entre le défilé des différents religieux qui montent sur la catwalk, madonna qui interprète American Life entourée de ses danseurs, les projections qui montrent des extraits de la vidéo censurée, ainsi que des images de personnes blessées, dont un moignon ensanglanté, les deux cellules de chaque coté de la scène... On ne sait plus de quel coté regarder. La musique devient soudain plus rock, Madonna s'énerve, hurle, court sur le catwalk, rape puis revient sur scène. Sans transition aucune, elle entonne Express yourself, sur une efficace chorographie effectuée avec des fusils. Elle brandit ironiquement son fusil en l'air en chantant : what you need is a big strong hand to lift you to higher ground. Elle se lance ensuite dans une interprétation musclée de Burning up, accompagné de sa guitare puis enchaîne sur Material girl en faisant participer son public.
Le décor tourne de lui-même et l'assemblage de télés qui composaient le tableau précédent laisse place à une piste de skate et des plots, dans des tonalités rouges et noires. Ce décor qui n'est pas sans rappeler l'imagerie du cirque et évoque le Girlie Show qui utilisait d'une autre façon cette thématique. Une danseuse jongle avec les flammes, un bouffon se lance dans une chorégraphie démente, un skateur va et viens sur la piste… de multiples chorégraphies de spectacles tout à fait superficielles et dans l'air du temps, contrebalancée d'une vidéo étrange, qui utilise à foison des références ésotériques (tarots de marseille…). Le guitariste est habillé en diable, à l'instar de la fameuse arcane majeure, diffusée sur la projection. Illustration somme toute parfaite de la chanson hollywood. Madonna arrive alors par le sol, et se lance et s'éclate dans la jazzy Hanky panky, avec une chorégraphie très sympathique et dynamique, laquelle se conclut par un grand écart. Elle entonne alors Deeper and deeper sous un ciel étoilé, dans une version jazzy méconnaissable. La voix est une fois de plus parfaite : Madonna a fait de grands progrès dans ce domaine, dommage qu'il subsiste quelques play-back ici ou la (vogue, nobody knows me, le rap d'american life, et die another day.) Elle chante avec force et détermination. Suit alors Die another day et sa chorégraphie parfaite, inspirée par le tango. A l'issu de celle-ci les danseurs emportent alors Madonna sur une chaise électrique et l'attachent. Le premier soir elle crache, le second elle semble plus résignée. Elle chante alors Lament, d'une voix puissante et dramatique, avant de disparaître happée par le sol.
Si ce tableau a une mise en scène parfaite, il ne semble pas cohérent, a contrario du Drowned world tour, dont les deux premiers tableaux reposaient sur une unité forte et cohérente. Bedtime story sépare ce tableau du suivant avec une vidéo plutôt étrange et accompagnée d'une chorégraphie aérienne sur des balançoires.
Les deux écrans qui s'étaient séparés lors de Beast within se réunissent alors, et Madonna apparaît du coté gauche de la scène, assise, et guitare à la main pour chanter Nothing Fails. Elle fait participer son public et y prends tant de plaisir le second soir qu'elle en oublie son micro pour poursuivre sur Don't tell me. Seul regret sur Nothing fails : les projections ressemblent fortement à celle de secret dans le drowned world tour. L'écran s ouvre à nouveau et dévoilent la scene, avec, sur l'écran du fond, une image de paris. La chorégraphie est similaire à celle du Drowned world tour : seul le background, très « résistance française » permet de la différencier, de même que l'entrée sur scène des danseurs. Cette partie semble moins prometteuse que les précédentes. C'est alors que Madonna enchaîne Like a Prayer avec un enthousiame et un plaisir indéniable. L'excitation du public est à son comble, tout le monde tape des mains. Elle rejoint ensuite sa guitare pour nous faire découvrir Mother and father dans une version très année 80 avec une batterie lourde. Elle y intègre même la Intervention après la partie rap de la chanson: le résultat est fulgurant au niveau vocal : Madonna n'a jamais aussi bien chanté en live que sur cette chanson. De multiples images religieuses composent la projection utilisée lors de cette performance. Elle présente alors la chanson Imagine de John Lennon. Sur l'écran des enfants malades, blessés, déformés, pauvres se succédents, jusquà la vision d'un enfant israélien et d'un enfant palestinien qui prennent la même route, bras dessus bras dessous. L'inscription spirituality for kids apparaît alors sur l'écran…
Le concert touche déjà à sa fin, puisque c'est la cinquième changement de costume : après une interlude très sympathique à la cornemuse, les danseurs apparaissent avec des batons et se lancent dans une chorégraphie assez … surprenante et spéciale. Madonna est ejectée sur la scène par une petite trappe. Elle porte un kilt long et un t shirt Blanc et inteprète Into the groove dans sa version gap, avec Missy elliot en duo virtuel. Elle danse également avec son baton. Après avoir enfilé un t shirt kabbalist do it better, la madonne interprète Papa don' t preach avec une chorégraphie cette fois-ci plutôt ordinaire, d'abord avec seule ces deux choristes. Elle est rejoint par ses danseurs, et effectue avec eux une ronde, puis ils se séparent et tournois sur eux-mêmes. Le passage de la ronde m'a beaucoup ému : ca allait à la perfection avec la musique. Madonna dédicace alors les deux soirs avec la même formule, en effectuant exactement le même geste la chanson Crazy for you, grands succès aux Etats-Unis au milieu des années 80 : une inteprétation parfaite (vocalement) d'une chanson pop tout à fait insipide. Sûrement le passage le plus ennuyeux du concert… Le final a alors lieu : music puis Holiday dans une version tribale, ces deux chansons mobilisent plusieurs éléments scéniques (escaliers qui arrivent par-dessous l'écran géant, catwalk, scène qui se soulève). Madonna se déchaîne et se donne dans ces deux chansons, avant de lancer son sempiternel Thank you good night...
1H 50 de concert, un enchaînement parfait de chansons pop et un spectacle totalement opposé au Drowned world tour, tr es noir et introspectif. Ici, nous sommes dans le pur entertainement : pure joy semble être la devise de ce concert, autant dans le Drowned world tour, Madonna s'est fait plaisir (et elle l'a dit !) autant dans le re invention tour elle donne ce que la majorité de ses fans désirent depuis plus de 10 ans : l'interprétation musclée de ses grands sucées, même si il est impossible de tous les faire figurer en un seul concert. Mais ne nous y trompons pas, sous l'apparence du concert pop parfait se profile une certaines noirceur et de nombreux symboles : suffit de regarder de plus prés les projections pour se rendre compte que ce spectacle est à double tranchant et peut susciter deux lectures différentes. En trois mots, du grand spectacle !


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Commentaires
J
Superbe et complete critique du Re invention tour<br /> Merci beaucoup !
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